Carla Peralta parle de sa passion dans sa maison qui n'a rien d'un chenil. Son fils d'à peine trois ans roule à même le sol, surmonté de trois chiots, boules de poils veloutés et soyeux, noir de jais, comme des caniches de grande taille. Ces derniers et quelques autres, adultes ou petits de fratries différentes : le patrimoine à conserver. Carole Peralta explique avec passion.
Le parc naturel de Ria Formosa à Quinta de Marim – Olhão abrite le Centre d'éducation environnementale de Marim qui présente un grand échantillon de l'écosystème du parc : marais salants, salines, dunes, forêt de pins, agriculture traditionnelle. S'y trouvent aussi une ferme traditionnelle, un auditorium, une bibliothèque et un laboratoire de recherche.
C'est dans ce contexte que Carla Peralta élève des chiens d'eau. Avec leurs pieds palmés, ces derniers ont assez d'habileté pour rassembler les poissons et les faire entrer dans les filets. La maître-chien a longtemps été artiste, travaillant avec des animaux divers jusqu'à ce qu'elle découvre cette race. Elle est devenue l’une des éthologues les plus spécialisées.
Son but est de sauvegarder la race présente dans la région depuis plus de 2.000 ans. Actuellement, il en reste à peine 3.000 individus contre des centaines de milliers il y a peu. Comme ce sont des chiens très intelligents, calmes quand il le faut, actifs si c’est nécessaire et de bonne compagnie, beaucoup de gens veulent en faire des toutous. “La mode n’est pas bonne pour les espèces. Elle entraînerait une variation de la race.”
“Ce ne sont pas des chiens qui obéissent pour avoir une récompense. Ce n’est pas non plus qu’ils aiment nager, c’est uniquement qu’ils sont conscients de collaborer avec le pêcheur. Ils le font pour aider le pêcheur et ils ne le feront pas s'ils ne se sentent pas respectés.
Un code important chez les chiens d'eau, par exemple, les petits ne peuvent pas rester en présence d'une autre femelle que leur mère. Cela peut leur être fatal. Le chien n'aurait plus le même comportement de coopération avec un homme qui aurait violé cette règle.” Etrange animal !
Aujourd'hui les gros bateaux ont des sonars pour détecter les bans de poissons, des machines pour les capter. Qu'importe si on rejette chaque fois des tonnes de poissons asphyxiés ! “La pêche écologique avec les chiens ? Pourquoi pas ? Il existe bien l'agriculture biologique. J'y penserai”.
Hegel Goutier
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